C’est dans la boite !
Comment se passent l’audition policière et l’entretien thérapeutique des enfants victimes de traite ? Pourquoi le rôle de l’interprète est-il si important ? Dans le cadre du projet CAPISCE, nous avons eu la chance d’interviewer Nadia Ounifi (coordinatrice à la police fédérale) et Charline Malaise (psychologue chez Esperanto) qui ont expliqué les points d’attention dans leur travail avec les interprètes.
Le projet CAPISCE a pour objectif de créer des modules de formation à destination d’interprètes intervenant lors d’entretiens avec des enfants victimes de traite des êtres humains. Nadia Ounifi et Charline Malaise ont ainsi présenté le rôle central que l’interprète joue pour assurer des services d’interprétation qui garantiront le droit des enfants à être entendus et compris.
Lors de son interview, Nadia Ounifi explicite les protocoles utilisés dans les entretiens avec les enfants. Ces protocoles ont été établis de manière à récolter la parole de l’enfant de manière progressive, respectueuse et non-suggestive. Il est essentiel que les interprètes soient sensibilisés à ces protocoles de manière à ne pas déformer les questions posées par les enquêteurs ou les propos de l’enfant interrogé.
Charline Malaise explique quant à elle qu’un enfant victime de traite peut souffrir de nombreux traumatismes qui se manifestent dans ses attitudes verbales et non verbales. Pour assurer un service d’interprétation de qualité, les interprètes doivent êtres conscients de l’histoire compliquée de l’enfant victime de façon à ne pas être déstabilisés lors des entretiens. Il en va de la responsabilité du psychologue de préparer l’interprète afin que ce dernier puisse adopter une attitude empathique sans se laisser envahir par ses propres émotions.
Merci à Nadia et Charline de nous avoir partagé leur expertise !