Nouvelle étude : Obstacles aux signalements de situations suspectes d’exploitation sexuelle

Combien de personnes seraient disposées à signaler des cas d’exploitation sexuelle lors d’un voyage à l’étranger ? Pour répondre à cette question, nous avons demandé à 1081 participants provenant d’Autriche, de Belgique, de France, d’Allemagne et des Pays-Bas.

Les conclusions intéressantes de l’enquête ont été publiées dans une nouvelle étude qui nous a permis de mieux comprendre les obstacles au signalement des situations suspectes d’exploitation sexuelle des enfants. Si vous ne voulez pas lire 40 pages, nous vous avons facilité la tâche avec cette petite brochure.

Faible signalement de l’exploitation sexuelle des enfants

La recherche a confirmé que l’exploitation sexuelle des enfants dans le contexte du voyage et du tourisme n’est pas assez signalée. 831 personnes dans le cadre de l’enquête ont été témoins d’une situation potentielle d’exploitation sexuelle d’enfants. Parmi eux, 183 voyageurs étaient convaincus que la situation était une situation d’exploitation, mais seulement 4% d’entre eux ont fait part de leurs soupçons aux autorités locales ou sur un site de signalement. 10 % ont signalé des soupçons d’exploitation à un employé à l’hôtel, au restaurant, à un guide touristique ou à un tour opérateur. La majorité d’entre eux ont discuté de la situation suspecte avec leurs compagnons de voyage, mais n’ont pas fait de signalement.

Pourquoi les voyageurs ne signalent-ils pas ou très peu ?

Il est possible de distinguer 3 catégories d’obstacles :

  • Incertitude quant à la situation

Ne pas être sûr qu’il s’agit d’une situation d’exploitation ;

Peur d’une mauvaise interprétation de la situation en raison des différences culturelles ;

Crainte d’une mauvaise interprétation de la situation due aux couples mixtes ;

Peur de fausses accusations ;

Les touristes ne s’y attendent pas et ne veulent pas y être confrontés pendant leurs vacances.

  • Incertitude quant à l’impact du signalement 

Peur de causer des ennuis à l’enfant ou aux enfants ;

Peur de s’impliquer dans des activités criminelles ;

Peur de s’immiscer dans la vie personnelle de quelqu’un.

  • Incertitude quant au processus de signalement

Manque de confiance dans la capacité de la police à donner suite au rapport ;

Barrière de la langue ;

Impossibilité de signaler de manière anonyme ;

Manque de connaissances sur la suite des évènements liée au signalement.

Que savent les voyageurs de l’exploitation sexuelle des enfants dans les voyages et le tourisme ?

Dans les cinq pays, la plupart des voyageurs n’étaient pas conscients des signes d’exploitation sexuelle des enfants. Bien que bon nombre des répondants à l’enquête connaissaient le phénomène (95 %), la majorité d’entre eux ne connaissaient pas les sites de signalement (72 %).

Les participants à l’enquête ont mentionné l’Asie du Sud-Est comme le continent le plus touché par l’exploitation sexuelle des enfants (50 %). Les voyageurs n’étaient pas tout à fait conscients du fait que l’exploitation sexuelle des enfants dans le voyage et le tourisme se produit également en Europe ou dans les pays européens (seuls 11% l’ont mentionné).

Prochaines étapes….

Toutes ces observations très utiles nous ont permis de revoir nos stratégies de communication dans le cadre de la campagne « Je dis STOP ! ». La structure et les informations contenues sur le site web « Je dis STOP! » seront adaptées pour mieux mettre en évidence l’action de signaler, les informations à fournir et le suivi des rapports.